Dans une société en perpétuelle accélération, où le stress et la pression du quotidien dictent notre rythme de vie, le besoin de contrôle devient omniprésent. Cela se reflète aussi dans nos relations avec les chiens, compagnons fidèles et sensibles à nos émotions. Pourtant, entre attentes élevées et réalité, il est temps de repenser notre lien avec eux.
Le chien, un compagnon façonné par les attentes humaines
Le chien est le premier animal domestiqué par l’Homme, il y a entre 15 000 et 40 000 ans. Au fil du temps, son rôle a évolué : chien de chasse, chien de berger, chien de sauvetage, chien d’assistance… Aujourd’hui, s’il conserve parfois des fonctions utilitaires, il est majoritairement chien de compagnie, assumant un rôle social et émotionnel de plus en plus important.
Ce compagnon à quatre pattes est devenu à la fois ami, confident, partenaire de sport ou de jeu, mais aussi symbole de réussite sociale dans certains cas. Concours de beauté, compétitions (agility, cani-cross, mordant), nouvelles races à la mode… Les attentes envers les chiens n’ont jamais été aussi nombreuses.
Pourtant, dans une société de performance et d’instantanéité, on exige d’eux qu’ils s’adaptent vite et bien : rester seul immédiatement, marcher au pied sans tirer, ne pas renifler, répondre au rappel sans délai, obéir à plusieurs ordres à la fois. Le chien doit tout comprendre, sans discussion. Nous contrôlons chaque aspect de sa vie.
Pourquoi cherchons-nous à tout contrôler ?
Le contrôle rassure. Dans un monde incertain, maîtriser son environnement, ses émotions, son emploi du temps semble être une solution de sécurité. En psychologie, le besoin de contrôle est une croyance selon laquelle nos actions peuvent influencer les résultats. Mais cette illusion de maîtrise a un prix : elle engendre tension, frustration et stress.
À l’inverse, lâcher-prise est souvent perçu comme une faiblesse, alors qu’il s’agit en réalité d’un acte de lucidité et de bienveillance envers soi-même. C’est accepter ce qui ne peut être contrôlé, faire preuve de souplesse mentale et d’adaptabilité. Comme le rappelle la psychologue Bérengère Baranger :
« Lâcher-prise, c’est voir la réalité telle qu’elle est, sans s’attacher à un idéal imaginaire. »
Et cela vaut tout autant pour notre relation avec le chien.
Lâcher prise pour une relation homme-chien plus sereine
Le chien dépend totalement de l’humain : pour manger, sortir, rencontrer ses congénères, recevoir des soins. Le contrôler en permanence est non seulement inutile, mais contre-productif. Cela crée une relation basée sur la pression, l’attente, le résultat… et non sur la confiance, la compréhension et le respect mutuel.
Adopter une approche bienveillante consiste à revoir nos attentes, à observer notre chien tel qu’il est – un être vivant doté d’émotions, de besoins et d’un langage propre. Cela suppose de lui laisser de la liberté, de le laisser être un chien : explorer, s’ennuyer, faire des choix, vivre des moments de calme… autant d’opportunités de construire une relation équilibrée.
Le chien, miroir de notre besoin de contrôle
Les comportements dits « gênants » ne sont souvent que les manifestations de mal-être ou d’incompréhensions. En apprenant à mieux comprendre le langage canin, nous pouvons éviter bien des frustrations. En lâchant prise, nous acceptons de ne pas tout maîtriser. Et c’est justement là que la magie opère : une relation plus simple, plus authentique, plus respectueuse de chacun.
En résumé : pour une relation épanouie avec votre chien…
-
Acceptez de ne pas tout contrôler
-
Adaptez vos attentes à votre chien et à ses capacités réelles
-
Respectez ses besoins fondamentaux (liberté, interactions sociales, exploration…)
-
Construisez une relation basée sur la confiance, non la domination
-
Lâcher-prise, c’est gagner en sérénité… pour vous deux
Parce que le chien est un être sensible, il mérite une relation où l’humain n’est pas un chef, mais un partenaire de vie.